revoici une ancienne fic intitulée: la rose du Transvaal, j'espère que vous aimerez
La rose du Transvaal chapitre 1
Avertissement : Bon alors il s'agit d'une histoire d'amour mêlant également une partie de l'histoire de l'Afrique du Sud. Autre chose importante, tout diffère complètement des histoires de Barks et de Don Rosa (Retour au Klondike et la prisonnière de la vallée de l' agonie blanche. ) Quant aux noms, j'utilise les noms américains. Sur ce bonne lecture !
Deux ans, ca ferait bientôt deux ans qu'il s'escrimait désespérément à extraire de l'or des sous sols et des plaines désertiques d'Afrique du Sud.
Exaspéré par sa journée vaine, harassé de fatigue, il lança avec violence sa pioche sur le sol.
Ses mains le brûlaient encore plus que d'habitude, normal : il s'était fait des ampoules aux mains et bon nombre d'elles avaient crevé. Furieux et épuisé, à ses yeux ceux qui affirmaient que trouver de l'or ou des diamants était simple comme tout ; étaient d'abominables menteurs. Mais c'est peut être ce qu'il méritait en un sens, étant donné que déguiser la vérité quand ça l'arrangeait il l'avait déjà fait, non ?
J'en ai vraiment marre, marmonna il. Ca suffit comme ça pourquoi ne pas faire une pause ? De toutes façons rien ne va comme je l'espérais !
Reprenant son matériel, il se dirigea vers la ville en tâtant le fond de ses poches dont il extirpa un shilling.
Le « Burning Diamond »était un des plus grands tripots de la ville, semblant moins louche et moins dangereux que la plupart des autres. Bon nombre de prospecteurs ou de trravailleurs échouaient en ce lieu après leur dur labeur. C'était un des rares endroits où on pouvait jouir de la présence de jolies filles.
S'accoudant au comptoir sans prêter la moindre attentions aux violentes altercations ou aux chansons chantées à tue tête, il attendit avec résignation que quelqu'un se décide à prendre sa commande.
-Ouais qu'est ce que je peux vous servir ? On a du gin, du whisky ou alors…
-Une bière. Ca suffira largement merci.
-Pas de problème. Attendez deux ou trois minutes.
Indifférent à la tirade du barman, il promena son regard dans la foule. Une jeune serveuse vêtue d'une robe rouge à la démarche souple se faufilait entre les tables sous les regards lubriques des consommateurs. Il fallait avouer qu'elle ne ressemblait pas à ces beautés lourdes et débordant de bijoux, maquillées avec excès et frisant la vulgarité. Même si sa tenue ou ses cheveux châtains semblaient quelconques, son visage était fin et droit, ses yeux de couleur noisette en amande lui conféraient une certaine allure. Et vu le regard du patron, jamais il ne permettrait à une fille comme elle de démissionner.
Perdu dans ses pensées il remarqua à peine qu'elle avait disparu et mit un certain temps à s'apercevoir qu'elle était devant lui, une chope à la main.
-Ca ne va pas, vous vous sentez bien ?
-Hein ? Non, tout va bien, vous occupez pas de ça.
-Je n'en avais pas la moindre intention, répliqua elle froidement. Tenez je crois que vous avez commandé quelque chose, ajouta elle en poussant dans sa direction une chope de bière.
-Ah très bien, marmonna il en détournant son regard ; ne lui prêtant plus aucune attention.
Visiblement la jeune fille semblait tout aussi indifférente, occupée à essuyer des verres crasseux ou à préparer des commandes avec zèle. Absorbée par sa tâche, et ne souriant pas ; une main s'abattit sur son épaule avec brutalité, l'obligeant à se retourner et à faire face à son patron.
-Tu comptes tirer cette tête encore longtemps ? Je t'avertis que je vais pas tolérer ça très longtemps.
-Si vous voulez que le travail soit bien fait et rapidement, vous feriez mieux de me laisser finir ce que j'ai commencé, répondit elle.
-Non mais écoute toi, petite imbécile ! Pour qui tu te prends tu peux me le dire s'offusqua l'homme. J'en connais d'autres qui rêveraient d'être à ta place plutôt que sur le trottoir ou dans un bordel ! Tu n'es rien d'autre qu'une ingrate !
-Comment osez vous, murmura elle à voix basse. J'ai accepté les conditions sans sourciller, je trime le plus possible et vous me trouvez ingrate ?
-Ah Blacksand, Blacksand, un jour faudra que tu reviennes sur terre : tout le monde trime et tu n'es pas la seule ! pauvre chérie, tu veux surement que je t'offre quelque chose, railla il avec un sourire odieux. Maintenant bouge toi ! y a plein de monde qui attend, ajouta il avant de la pousser violemment.
Blacksand… A l'entente de ce nom, il avait écouté plus attentivement l'altercation. Ce nom évoquait en lui de vieux souvenirs d'enfance, il avait connu quelqu'un qui portait ce nom. Mais tout ça c'était le passé, inutile de le ressasser et plusieurs personnes pouvaient avoir le même nom. Vraiment il n'avait pas besoin de se mêler de cette histoire ; les problèmes tout le monde en avait.
Le barman soliloquait tout en encaissant l'argent. 'Pauvre abrutie… Faut vraiment que je la mette au pas cette garce. Elle est là depuis à peine deux mois mais elle est toujours le même ! Dommage qu'elle soit aussi bien foutue sinon je l'aurais mise à la porte, mais ça serait pas bon pour le business. J'espère que toutes les nanas du Cap sont pas toutes des plaies comme elle…. »
A nouveau à ces mots, il sentit son coeur chavirer. S'étouffant à moitié avec sa bière et toussant violemment, il jeta un coup d'œil successif à la serveuse et au barman, hésitant puis se jetant à l'eau.
-Excusez moi, vous dites que cette fille vient du Cap ? c'est dingue ça !
-Ouais, c'est ce qu'elle m'a dit quand je l'ai embauchée. Pourquoi cette question débile ?
-Non… Je trouve qu'elle ressemble pas à des personnes venant de cette ville, à part son accent. Mais c'est pas ça qui importe je pense.
-Au moins toi t'es intelligent ! Tu as deviné qu'une femme, elle est bonne qu'à être jolie, souriante, à obéir et surtout à la fermer !
-Merci, répondit il. Mais ce n'était pas le fond de sa pensée et il en voulait à cet homme aviné de tenir des propos aussi grossiers et détestables. Mais ce type d'hommes était tellement convaincu de détenir la vérité vraie… Fixant le ciel qui s'assombrissait peu à peu, il se leva.
-Je crois que je vais pas m'éterniser plus longtemps, lâcha il en posant sa monnaie sur le comptoir. Sur ces mots il se dirigea vers la sortie perdu dans ses pensées ; tout se mêlait et s'embrouillait : rêve de richesses, réalité, souvenirs d'enfance… Ca faisait longtemps que ca n'était pas arrivé, songea il en arrivant devant un bâtiment d'aspect miteux. Toutes les petites chambres à louer étaient aussi sinistres que l'immeuble en lui-même : un lit inconfortable et branlant, une petite penderie vermoulue et les murs qui s'écaillaient régulièrement sans compter les toiles d'araignée. Mais au moins il avait un endroit où rentrer malgré tout son inconfort. Et de toutes façons… Un jour il deviendrait riche, il prouverait à tous qu'il est capable de quelque chose et particulièrement à LUI. Par sa faute, il avait essuyé une humiliation cuisante. Si il recroisait son chemin, il la lui ferait payer cher. Mais vaincu par la fatigue, il sombra dans le sommeil.
Ca faisait trois jours qu'il n'avait pas remis les pieds dans ce dépotoir et que ses efforts étaient toujours aussi vains. Préférant ménager ses forces, il se contentait d'observer la foule. Des ouvriers discutaient allègrement entre eux faisant tinter des pièces. A croire qu'ils avaient plus de chance que lui.
Peut être devait il trouver autre chose pour gagner de l'argent. A ce moment, quelqu'un trébucha, renversant plusieurs paquets ; une jeune fille.
-Tout va bien ? Vous devriez faire un peu plus gaffe non ?
-Occupez vous de vos oignons, répliqua elle sèchement avant de tenter de se relever péniblement.
-Au moins acceptez un peu d'aide, proposa il en lui tendant une main et en ramassant de l'autre les paquets.
-Je veux bien, répondit elle en saisissant la main. Mais j'aurais pu me débrouiller seule.
-Parfait, alors la prochaine fois, souffrez donc à en crever ! Au fait, hasarda il en la reconnaissant peu à peu. Vous ne travaillez pas au « Burning Diamond » ?
-Si et alors ?
-Rien… je suis juste surpris que vous ne vous y trouviez pas.
-J'ai réussi à avoir trois heures de libre alors j'en profite. Maintenant, salut ! Ajouta elle avant de partir d'un pas résolu.
-A plus tard, Balcksand.
En entendant cette réplique, la jeune fille lui fit volte face, particulièrement surprise et quelque peu agacée.
-Je peux savoir, murmura elle ; comment vous connaissez mon nom ? Sa voix devenait de plus en plus menaçante à chaque mot.
-A cause d'une dispute entre vous et votre patron. Mais je… C'était involontaire si j'ai entendu ça ! S'empressa il d'ajouter voyant le regard noir qu'elle lui décochait.
-Personne n'a donc rien d'autre à faire que de prendre plaisir à voir des femmes s'en prendre plein la tronche pour pas un rond, c'est ça ?
Des regards commençaient à se pointer sur eux.
-Je n'ai jamais dit ça ! s'outra t il excédé par ces reproches et accusations. Vous enfin tu… Tu n'es pas la seule à avoir des difficultés, surtout quand on n'est pas d'ici ! J'en sais quelque chose, moi aussi ça m'est arrivé !
Abasourdie par ces mots, elle le dévisagea du regard.
-J'imagine que tu dois en avoir ta claque, tu n'as sans doute personne qui t'attend ou qui pense à toi ! Malheureusement, on ne rencontre pas autant de gentillesse qu'on le voudrait.
-Vous avez sans doute raison, murmura elle en détournant les yeux et en portant la main à sa joue ; ce geste la fit grimacer. Les coups reçus, les injures, tout cela était courant ; mais son geste ne passa pas inaperçu.
-Quelqu'un t'a giflé, observa il. Ce n'était pas une accusation mais une constatation. Elle acquiesça en silence.
Ca aurait pu être pire, on aurait pu te frapper encore plus violemment. C'est drôle, tu me rappelles quelqu'un, quelqu'un qui comptait pour moi quand j'étais gosse. Tu lui ressembles beaucoup tu sais.
-Ah oui ? Ravie de l'apprendre, ca va faire la une des journaux, ironisa elle.
-S'il te plait, laisse moi te poser une dernière question, même si elle te semble idiote ! Tu ne t'appellerais pas Elisabeth par hasard ?
-Si mais comment, comment avez-vous obtenu cette information ? Sans doute en vous mêlant de ce qui ne vous regarde pas. Sale type ! Ordure !
Sur ces mots, elle lui arracha des mains les paquets et commença à marcher avec fureur. Il l'observa s'éloigner, tenté par lui dire COMMENT il la connaissait. Et il ne parvenait pas à s'expliquer pourquoi il n'arrivait pas à lui mentir. Elle était juste à cinq mètres de lui.
-Je suis peut être une ordure comme tu dis, mais je me souviens d'une gamine qui n'a pas hésité à manifester plus de gentillesse que ça à un gamin de son âge seul ; qu'elle a rencontré en arrivant quelque part. C'est tout ce que j'avais à te dire, adieu !
Voila c'était dit. De toutes façons, elle ne faisait plus partie de que de son passé suffisamment douloureux. Qu'est ce qui lui avait pris de croire que tout était comme à l'ancien temps ? D'eux deux, l'imbécile c'était lui.
En entendant la réponse prononcée avec un tel ressentiment, Elisabeth s'arrêta à nouveau serrant encore plus ses paquets. La tirade avait réveillé en elle de vieux souvenirs ; enfant elle avait connu effectivement quelqu'un avec qui elle avait sympathisé. Ils avaient rapidement liés amitié et grâce à lui, elle se sentait moins triste quand elle pensait à sa ville natale. Puis trois ans plus tard elle l'avait perdu de vue, bien qu'elle se soit fait d'autres copains.
Abandonnant le vouvoiement, elle lança :
-Qu'est ce que tu entends par « manifester plus de gentillesse que ça ? »
-Tu n'as qu'à chercher toute seule puisque tu n'as besoin de personne, railla il en croisant les bras.
Et la scène lui revînt immédiatement à l'esprit, cette rencontre inespérée et le déclic se fit.
-Je n'aurais jamais cru qu'un truc pareil arriverait, lâcha elle d'une voix étranglée. Ca fait douze ans qu'on ne s'était pas revus et tu es à nouveau là face à moi…. La vie réserve vraiment des surprises tu ne trouves pas Flinty ?
-Je ne suis on ne peut plus d'accord, répondit il. Ca faisait longtemps qu'on ne m'avait pas appelé comme ça. Bon sang t'as tellement changé, quand je pense que j'ai encore l'image de toi gamine…
-Hé je peux en dire autant de toi mon vieux, s'amusa elle. Oh non, je suis désolée mais si je continue à parler, je vais avoir des problèmes. Tu viendras me voir un de ces quatre ?
-Pourquoi pas, en plus on a sans aucun doute une foule de choses à se dire. Bon courage, je sais que tu peux t'en sortir.
-Merci, bon courage à toi aussi. Et elle partit, se fondant dans la foule.
Toujours aussi étonné et quelque peu dépassé par la tournure que prenaient les événements présents, il repensa à ces moments innocents et à leurs confidences qu'ils avaient tant partagés.
Impossible de savoir si c'était la fatalité qui s'en était mêlé ou le hasard mais l'avenir lui paraissait confus et agité dans les prochains jours. La seule chose dont il était certain, c'est qu'avant ce soir il retournerait au Burning diamond.
A suivre
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